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2025 04 : Dimanche des Rameaux

Créée le dimanche 06 avril 2025




Entrée messianique

« Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur » (Lc 19, 28-40)


Évangile de Jésus Christ selon saint Luc


En ce temps-là,

Jésus partit en avant pour monter à Jérusalem.
Lorsqu’il approcha de Bethphagé et de Béthanie,
près de l’endroit appelé mont des Oliviers,
il envoya deux de ses disciples,
en disant :
« Allez à ce village d’en face.
À l’entrée, vous trouverez un petit âne attaché,
sur lequel personne ne s’est encore assis.
Détachez-le et amenez-le.
Si l’on vous demande :
‘Pourquoi le détachez-vous ?’
vous répondrez :
‘Parce que le Seigneur en a besoin.’ »
Les envoyés partirent
et trouvèrent tout comme Jésus leur avait dit.
Alors qu’ils détachaient le petit âne,
ses maîtres leur demandèrent :
« Pourquoi détachez-vous l’âne ? »
Ils répondirent :
« Parce que le Seigneur en a besoin. »
Ils amenèrent l’âne auprès de Jésus,
jetèrent leurs manteaux dessus,
et y firent monter Jésus.
À mesure que Jésus avançait,
les gens étendaient leurs manteaux sur le chemin.
Alors que déjà Jésus approchait de la descente du mont des Oliviers,
toute la foule des disciples, remplie de joie,
se mit à louer Dieu à pleine voix
pour tous les miracles qu’ils avaient vus,
et ils disaient :
« Béni soit celui qui vient,
le Roi, au nom du Seigneur.
Paix dans le ciel
et gloire au plus haut des cieux ! »
Quelques pharisiens, qui se trouvaient dans la foule,
dirent à Jésus :
« Maître, réprimande tes disciples ! »
Mais il prit la parole en disant :
« Je vous le dis :
si eux se taisent,
les pierres crieront. »


– Acclamons la Parole de Dieu.


Messe de la Passion


Première lecture

« Je n’ai pas caché ma face devant les outrages, je sais que je ne serai pas confondu » (Is 50, 4-7)


Lecture du livre du prophète Isaïe


Le Seigneur mon Dieu m’a donné le langage des disciples,
pour que je puisse, d’une parole,
soutenir celui qui est épuisé.
Chaque matin, il éveille,
il éveille mon oreille
pour qu’en disciple, j’écoute.
Le Seigneur mon Dieu m’a ouvert l’oreille,
et moi, je ne me suis pas révolté,
je ne me suis pas dérobé.
J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient,
et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe.
Je n’ai pas caché ma face devant les outrages et les crachats.
Le Seigneur mon Dieu vient à mon secours ;
c’est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages,
c’est pourquoi j’ai rendu ma face dure comme pierre :
je sais que je ne serai pas confondu.


– Parole du Seigneur.


Psaume (21 (22), 8-9, 17-18a, 19-20, 22c-24a)


R/ Mon Dieu, mon Dieu,
pourquoi m’as-tu abandonné ? (Ps 21, 2a)


Tous ceux qui me voient me bafouent ;
ils ricanent et hochent la tête :
« Il comptait sur le Seigneur : qu’il le délivre !
Qu’il le sauve, puisqu’il est son ami ! »


Oui, des chiens me cernent,
une bande de vauriens m’entoure ;
Ils me percent les mains et les pieds,
je peux compter tous mes os.


Ils partagent entre eux mes habits
et tirent au sort mon vêtement.
Mais toi, Seigneur, ne sois pas loin :
ô ma force, viens vite à mon aide !


Tu m’as répondu !
Et je proclame ton nom devant mes frères,
je te loue en pleine assemblée.
Vous qui le craignez, louez le Seigneur.
Deuxième lecture
« Il s’est abaissé : c’est pourquoi Dieu l’a exalté » (Ph 2 6-11)


Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Philippiens


Le Christ Jésus,

ayant la condition de Dieu,
ne retint pas jalousement
le rang qui l’égalait à Dieu.


Mais il s’est anéanti,
prenant la condition de serviteur,
devenant semblable aux hommes.


Reconnu homme à son aspect,

il s’est abaissé,
devenant obéissant jusqu’à la mort,
et la mort de la croix.


C’est pourquoi Dieu l’a exalté :
il l’a doté du Nom
qui est au-dessus de tout nom,


afin qu’au nom de Jésus
tout genou fléchisse
au ciel, sur terre et aux enfers,


et que toute langue proclame :
« Jésus Christ est Seigneur »
à la gloire de Dieu le Père.


– Parole du Seigneur.
Évangile


Passion de notre Seigneur Jésus Christ (Lc 22, 14 – 23, 56)


Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus.
Pour nous, le Christ est devenu obéissant,
jusqu’à la mort, et la mort de la croix.
C’est pourquoi Dieu l’a exalté :
il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom.
Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus. (cf. Ph 2, 8-9)


La Passion de notre Seigneur Jésus Christ selon saint Luc


Indications pour la lecture dialoguée : Les sigles désignant les divers interlocuteurs sont les suivants : X = Jésus ; L = Lecteur ; D = Disciples et amis ; F = Foule ; A = Autres personnages.



  1. Quand l’heure fut venue,

Jésus prit place à table,
et les Apôtres avec lui.

Il leur dit :
X « J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous
avant de souffrir !
Car je vous le déclare :
jamais plus je ne la mangerai
jusqu’à ce qu’elle soit pleinement accomplie
dans le royaume de Dieu. »

  1. Alors, ayant reçu une coupe et rendu grâce,

il dit :
X « Prenez ceci et partagez entre vous.

Car je vous le déclare :
désormais, jamais plus
je ne boirai du fruit de la vigne
jusqu’à ce que le royaume de Dieu soit venu. »


  1. Puis, ayant pris du pain et rendu grâce,

il le rompit
et le leur donna, en disant :
X « Ceci est mon corps, donné pour vous.
Faites cela en mémoire de moi. »

  1. Et pour la coupe, après le repas, il fit de même, en disant :

X « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang
répandu pour vous.

Et cependant, voici que la main de celui qui me livre
est à côté de moi sur la table.
En effet, le Fils de l’homme s’en va
selon ce qui a été fixé.
Mais malheureux cet homme-là
par qui il est livré ! »

  1. Les Apôtres commencèrent à se demander les uns aux autres

quel pourrait bien être, parmi eux, celui qui allait faire cela.


Ils en arrivèrent à se quereller :
lequel d’entre eux, à leur avis, était le plus grand ?
Mais il leur dit :
X « Les rois des nations
les commandent en maîtres,
et ceux qui exercent le pouvoir sur elles
se font appeler bienfaiteurs.
Pour vous, rien de tel !
Au contraire, que le plus grand d’entre vous
devienne comme le plus jeune,
et le chef, comme celui qui sert.
Quel est en effet le plus grand :
celui qui est à table, ou celui qui sert ?
N’est-ce pas celui qui est à table ?
Eh bien moi, je suis au milieu de vous
comme celui qui sert.
Vous, vous avez tenu bon avec moi dans mes épreuves.
Et moi, je dispose pour vous du Royaume,
comme mon Père en a disposé pour moi.
Ainsi vous mangerez et boirez à ma table
dans mon Royaume,
et vous siégerez sur des trônes
pour juger les douze tribus d’Israël.


Simon, Simon,
voici que Satan vous a réclamés
pour vous passer au crible comme le blé.
Mais j’ai prié pour toi,
afin que ta foi ne défaille pas.
Toi donc, quand tu sera revenu,
affermis tes frères. »

  1. Pierre lui dit :
  1. « Seigneur, avec toi, je suis prêt

à aller en prison et à la mort. »

  1. Jésus reprit :

X « Je te le déclare, Pierre :
le coq ne chantera pas aujourd’hui
avant que toi, par trois fois,
tu aies nié me connaître. »


  1. Puis il leur dit :

X « Quand je vous ai envoyés sans bourse, ni sac, ni sandales,
avez-vous donc manqué de quelque chose ? »

  1. Ils lui répondirent :
  1. « Non, de rien. »
  2. Jésus leur dit :

X « Eh bien maintenant, celui qui a une bourse,
qu’il la prenne,
de même celui qui a un sac ;
et celui qui n’a pas d’épée,
qu’il vende son manteau pour en acheter une.

Car, je vous le déclare :
il faut que s’accomplisse en moi ce texte de l’Écriture :
Il a été compté avec les impies.
De fait, ce qui me concerne
va trouver son accomplissement. »

  1. Ils lui dirent :
  1. « Seigneur, voici deux épées. »
  2. Il leur répondit :

X « Cela suffit. »


  1. Jésus sortit pour se rendre, selon son habitude,

au mont des Oliviers,
et ses disciples le suivirent.

Arrivé en ce lieu, il leur dit :
X « Priez, pour ne pas entrer en tentation. »

  1. Puis il s’écarta

à la distance d’un jet de pierre environ.
S’étant mis à genoux,
il priait en disant :

X « Père, si tu le veux,
éloigne de moi cette coupe ;
cependant, que soit faite non pas ma volonté,
mais la tienne. »

  1. Alors, du ciel, lui apparut un ange

qui le réconfortait.

Entré en agonie,
Jésus priait avec plus d’insistance,
et sa sueur devint comme des gouttes de sang
qui tombaient sur la terre.
Puis Jésus se releva de sa prière
et rejoignit ses disciples
qu’il trouva endormis, accablés de tristesse.
Il leur dit :
X « Pourquoi dormez-vous ?
Relevez-vous
et priez, pour ne pas entrer en tentation. »


  1. Il parlait encore,

quand parut une foule de gens.
Celui qui s’appelait Judas, l’un des Douze,
marchait à leur tête.
Il s’approcha de Jésus pour lui donner un baiser.

Jésus lui dit :
X « Judas, c’est par un baiser que tu livres le Fils de l’homme ? »

  1. Voyant ce qui allait se passer,

ceux qui entouraient Jésus lui dirent :

  1. « Seigneur, et si nous frappions avec l’épée ? »
    1. L’un d’eux frappa le serviteur du grand prêtre

et lui trancha l’oreille droite.

Mais Jésus dit :
X « Restez-en là ! »

  1. Et, touchant l’oreille de l’homme,

il le guérit.

Jésus dit alors à ceux qui étaient venus l’arrêter,
grands prêtres, chefs des gardes du Temple et anciens :
X « Suis-je donc un bandit,
pour que vous soyez venus avec des épées et des bâtons ?
Chaque jour, j’étais avec vous dans le Temple,
et vous n’avez pas porté la main sur moi.
Mais c’est maintenant votre heure
et le pouvoir des ténèbres. »


  1. S’étant saisis de Jésus, ils l’emmenèrent

et le firent entrer dans la résidence du grand prêtre.
Pierre suivait à distance.

On avait allumé un feu au milieu de la cour,
et tous étaient assis là.
Pierre vint s’asseoir au milieu d’eux.
Une jeune servante le vit assis près du feu ;
elle le dévisagea et dit :

  1. « Celui-là aussi était avec lui. »
    1. Mais il nia :
  2. « Non, je ne le connais pas. »
    1. Peu après, un autre dit en le voyant :
  3. « Toi aussi, tu es l’un d’entre eux. »
  4. Pierre répondit :
  5. « Non, je ne le suis pas. »
    1. Environ une heure plus tard,

un autre insistait avec force :

  1. « C’est tout à fait sûr ! Celui-là était avec lui,

et d’ailleurs il est Galiléen. »

  1. Pierre répondit :
  1. « Je ne sais pas ce que tu veux dire. »
  2. Et à l’instant même, comme il parlait encore,

un coq chanta.

Le Seigneur, se retournant,
posa son regard sur Pierre.
Alors Pierre se souvint de la parole que le Seigneur lui avait dite :
« Avant que le coq chante aujourd’hui,
tu m’auras renié trois fois. »
Il sortit et, dehors, pleura amèrement.


Les hommes qui gardaient Jésus
se moquaient de lui et le rouaient de coups.
Ils lui avaient voilé le visage,
et ils l’interrogeaient :

  1. « Fais le prophète !

Qui est-ce qui t’a frappé ? »

  1. Et ils proféraient contre lui beaucoup d’autres blasphèmes.

Lorsqu’il fit jour,
se réunit le collège des anciens du peuple,
grands prêtres et scribes,
et on emmena Jésus devant leur conseil suprême.
Ils lui dirent :

  1. « Si tu es le Christ,

dis-le nous. »

  1. Il leur répondit :

X « Si je vous le dis,
vous ne me croirez pas ;

et si j’interroge,
vous ne répondrez pas.
Mais désormais le Fils de l’homme
sera assis à la droite de la Puissance de Dieu. »

  1. Tous lui dirent alors :
  1. « Tu es donc le Fils de Dieu ? »
  2. Il leur répondit :

X « Vous dites vous-mêmes que je le suis. »

  1. Ils dirent alors :
  1. « Pourquoi nous faut-il encore un témoignage ?

Nous-mêmes, nous l’avons entendu de sa bouche. »

  1. L’assemblée tout entière se leva,

et on l’emmena chez Pilate.


On se mit alors à l’accuser :

  1. « Nous avons trouvé cet homme

en train de semer le trouble dans notre nation :
il empêche de payer l’impôt à l’empereur,
et il dit qu’il est le Christ, le Roi. »

  1. Pilate l’interrogea :
  1. « Es-tu le roi des Juifs ? »
  2. Jésus répondit :

X « C’est toi-même qui le dis. »

  1. Pilate s’adressa aux grands prêtres et aux foules :
  1. « Je ne trouve chez cet homme

aucun motif de condamnation. »

  1. Mais ils insistaient avec force :
  1. « Il soulève le peuple

en enseignant dans toute la Judée ;
après avoir commencé en Galilée, il est venu jusqu’ici. »

  1. À ces mots, Pilate demanda si l’homme était Galiléen.

Apprenant qu’il relevait de l’autorité d’Hérode,
il le renvoya devant ce dernier,
qui se trouvait lui aussi à Jérusalem en ces jours-là.


À la vue de Jésus,
Hérode éprouva une joie extrême :
en effet, depuis longtemps il désirait le voir
à cause de ce qu’il entendait dire de lui,
et il espérait lui voir faire un miracle.
Il lui posa bon nombre de questions,
mais Jésus ne lui répondit rien.
Les grands prêtres et les scribes étaient là,
et ils l’accusaient avec véhémence.
Hérode, ainsi que ses soldats,
le traita avec mépris et se moqua de lui :
il le revêtit d’un manteau de couleur éclatante
et le renvoya à Pilate.
Ce jour-là, Hérode et Pilate devinrent des amis,
alors qu’auparavant il y avait de l’hostilité entre eux.


Alors Pilate convoqua
les grands prêtres, les chefs et le peuple.
Il leur dit :

  1. « Vous m’avez amené cet homme

en l’accusant d’introduire la subversion dans le peuple.
Or, j’ai moi-même instruit l’affaire devant vous
et, parmi les faits dont vous l’accusez,
je n’ai trouvé chez cet homme aucun motif de condamnation.

D’ailleurs, Hérode non plus,
puisqu’il nous l’a renvoyé.
En somme, cet homme n’a rien fait qui mérite la mort.
Je vais donc le relâcher
après lui avoir fait donner une correction. »

  1. Ils se mirent à crier tous ensemble :
  1. « Mort à cet homme !

Relâche-nous Barabbas. »

  1. Ce Barabbas avait été jeté en prison

pour une émeute survenue dans la ville, et pour meurtre.

Pilate, dans son désir de relâcher Jésus,
leur adressa de nouveau la parole.
Mais ils vociféraient :

  1. « Crucifie-le ! Crucifie-le ! »
    1. Pour la troisième fois, il leur dit :
  2. « Quel mal a donc fait cet homme ?

Je n’ai trouvé en lui
aucun motif de condamnation à mort.
Je vais donc le relâcher
après lui avoir fait donner une correction. »

  1. Mais ils insistaient à grands cris,

réclamant qu’il soit crucifié ;
et leurs cris s’amplifiaient.

Alors Pilate décida de satisfaire leur requête.
Il relâcha celui qu’ils réclamaient,
le prisonnier condamné pour émeute et pour meurtre,
et il livra Jésus à leur bon plaisir.


  1. Comme ils l’emmenaient,

ils prirent un certain Simon de Cyrène,
qui revenait des champs,
et ils le chargèrent de la croix
pour qu’il la porte derrière Jésus.

Le peuple, en grande foule, le suivait,
ainsi que des femmes
qui se frappaient la poitrine
et se lamentaient sur Jésus.
Il se retourna et leur dit :
X « Filles de Jérusalem,
ne pleurez pas sur moi !
Pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants !
Voici venir des jours où l’on dira :
‘Heureuses les femmes stériles,
celles qui n’ont pas enfanté,
celles qui n’ont pas allaité !’
Alors on dira aux montagnes :
‘Tombez sur nous’,
et aux collines :
‘Cachez-nous.’
Car si l’on traite ainsi l’arbre vert,
que deviendra l’arbre sec ? »


L. Ils emmenaient aussi avec Jésus
deux autres, des malfaiteurs, pour les exécuter.

Lorsqu’ils furent arrivés au lieu dit : Le Crâne (ou Calvaire),
là ils crucifièrent Jésus,
avec les deux malfaiteurs,
l’un à droite et l’autre à gauche.
Jésus disait :
X « Père, pardonne-leur :
ils ne savent pas ce qu’ils font. »

  1. Puis, ils partagèrent ses vêtements

et les tirèrent au sort.


Le peuple restait là à observer.
Les chefs tournaient Jésus en dérision et disaient :

  1. « Il en a sauvé d’autres :

qu’il se sauve lui-même,
s’il est le Messie de Dieu, l’Élu ! »

  1. Les soldats aussi se moquaient de lui ;

s’approchant, ils lui présentaient de la boisson vinaigrée,

en disant :

  1. « Si tu es le roi des Juifs,

sauve-toi toi-même ! »
L. Il y avait aussi une inscription au-dessus de lui :
« Celui-ci est le roi des Juifs. »


L’un des malfaiteurs suspendus en croix l’injuriait :

  1. « N’es-tu pas le Christ ?

Sauve-toi toi-même, et nous aussi ! »

  1. Mais l’autre lui fit de vifs reproches :
  1. « Tu ne crains donc pas Dieu !

Tu es pourtant un condamné, toi aussi !

Et puis, pour nous, c’est juste :
après ce que nous avons fait,
nous avons ce que nous méritons.
Mais lui, il n’a rien fait de mal. »

  1. Et il disait :
  1. « Jésus, souviens-toi de moi

quand tu viendras dans ton Royaume. »

  1. Jésus lui déclara :

X « Amen, je te le dis :
aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »


  1. C’était déjà environ la sixième heure (c’est-à-dire : midi) ;

l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure,

car le soleil s’était caché.
Le rideau du Sanctuaire se déchira par le milieu.
Alors, Jésus poussa un grand cri :
X « Père, entre tes mains je remets mon esprit. »

  1. Et après avoir dit cela, il expira.

Ici on fléchit le genou et on s’arrête un instant)


À la vue de ce qui s’était passé,
le centurion rendit gloire à Dieu :

  1. « Celui-ci était réellement un homme juste. »
    1. Et toute la foule des gens qui s’étaient rassemblés pour ce spectacle,

observant ce qui se passait,
s’en retournaient en se frappant la poitrine.

Tous ses amis,
ainsi que les femmes qui le suivaient depuis la Galilée,
se tenaient plus loin pour regarder.


Alors arriva un membre du Conseil, nommé Joseph ;
c’était un homme bon et juste,
qui n’avait donné son accord
ni à leur délibération, ni à leurs actes.
Il était d’Arimathie, ville de Judée,
et il attendait le règne de Dieu.
Il alla trouver Pilate
et demanda le corps de Jésus.
Puis il le descendit de la croix,
l’enveloppa dans un linceul
et le mit dans un tombeau taillé dans le roc,
où personne encore n’avait été déposé.
C’était le jour de la Préparation de la fête,
et déjà brillaient les lumières du sabbat.
Les femmes qui avaient accompagné Jésus depuis la Galilée
suivirent Joseph.
Elles regardèrent le tombeau
pour voir comment le corps avait été placé.
Puis elles s’en retournèrent
et préparèrent aromates et parfums.
Et, durant le sabbat, elles observèrent le repos prescrit.


– Acclamons la Parole de Dieu.




OU LECTURE BRÈVE
Évangile
Passion de notre Seigneur Jésus Christ (Lc 23, 1-49)


La Passion de notre Seigneur Jésus Christ selon saint Luc


En ce temps-là,

  1. L’assemblée tout entière se leva,

et on l’emmena chez Pilate.

On se mit alors à l’accuser :

  1. « Nous avons trouvé cet homme

en train de semer le trouble dans notre nation :
il empêche de payer l’impôt à l’empereur,
et il dit qu’il est le Christ, le Roi. »

  1. Pilate l’interrogea :
  1. « Es-tu le roi des Juifs ? »
  2. Jésus répondit :

X « C’est toi-même qui le dis. »

  1. Pilate s’adressa aux grands prêtres et aux foules :
  1. « Je ne trouve chez cet homme

aucun motif de condamnation. »

  1. Mais ils insistaient avec force :
  1. « Il soulève le peuple

en enseignant dans toute la Judée ;
après avoir commencé en Galilée, il est venu jusqu’ici. »

  1. À ces mots, Pilate demanda si l’homme était Galiléen.

Apprenant qu’il relevait de l’autorité d’Hérode,
il le renvoya devant ce dernier,
qui se trouvait lui aussi à Jérusalem en ces jours-là.


À la vue de Jésus,
Hérode éprouva une joie extrême :
en effet, depuis longtemps il désirait le voir
à cause de ce qu’il entendait dire de lui,
et il espérait lui voir faire un miracle.
Il lui posa bon nombre de questions,
mais Jésus ne lui répondit rien.
Les grands prêtres et les scribes étaient là,
et ils l’accusaient avec véhémence.
Hérode, ainsi que ses soldats,
le traita avec mépris et se moqua de lui :
il le revêtit d’un manteau de couleur éclatante
et le renvoya à Pilate.
Ce jour-là, Hérode et Pilate devinrent des amis,
alors qu’auparavant il y avait de l’hostilité entre eux.


Alors Pilate convoqua
les grands prêtres, les chefs et le peuple.
Il leur dit :

  1. « Vous m’avez amené cet homme

en l’accusant d’introduire la subversion dans le peuple.
Or, j’ai moi-même instruit l’affaire devant vous
et, parmi les faits dont vous l’accusez,
je n’ai trouvé chez cet homme aucun motif de condamnation.

D’ailleurs, Hérode non plus,
puisqu’il nous l’a renvoyé.
En somme, cet homme n’a rien fait qui mérite la mort.
Je vais donc le relâcher
après lui avoir fait donner une correction. »

  1. Ils se mirent à crier tous ensemble :
  1. « Mort à cet homme !

Relâche-nous Barabbas. »

  1. Ce Barabbas avait été jeté en prison

pour une émeute survenue dans la ville, et pour meurtre.

Pilate, dans son désir de relâcher Jésus,
leur adressa de nouveau la parole.
Mais ils vociféraient :

  1. « Crucifie-le ! Crucifie-le ! »
    1. Pour la troisième fois, il leur dit :
  2. « Quel mal a donc fait cet homme ?

Je n’ai trouvé en lui
aucun motif de condamnation à mort.
Je vais donc le relâcher
après lui avoir fait donner une correction. »

  1. Mais ils insistaient à grands cris,

réclamant qu’il soit crucifié ;
et leurs cris s’amplifiaient.

Alors Pilate décida de satisfaire leur requête.
Il relâcha celui qu’ils réclamaient,
le prisonnier condamné pour émeute et pour meurtre,
et il livra Jésus à leur bon plaisir.


  1. Comme ils l’emmenaient,

ils prirent un certain Simon de Cyrène,
qui revenait des champs,
et ils le chargèrent de la croix
pour qu’il la porte derrière Jésus.

Le peuple, en grande foule, le suivait,
ainsi que des femmes
qui se frappaient la poitrine
et se lamentaient sur Jésus.
Il se retourna et leur dit :
X « Filles de Jérusalem,
ne pleurez pas sur moi !
Pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants !
Voici venir des jours où l’on dira :
‘Heureuses les femmes stériles,
celles qui n’ont pas enfanté,
celles qui n’ont pas allaité !’
Alors on dira aux montagnes :
‘Tombez sur nous’,
et aux collines :
‘Cachez-nous.’
Car si l’on traite ainsi l’arbre vert,
que deviendra l’arbre sec ? »

  1. Ils emmenaient aussi avec Jésus

deux autres, des malfaiteurs, pour les exécuter.


Lorsqu’ils furent arrivés au lieu dit : Le Crâne (ou Calvaire),
là ils crucifièrent Jésus,
avec les deux malfaiteurs,
l’un à droite et l’autre à gauche.
Jésus disait :
X « Père, pardonne-leur :
ils ne savent pas ce qu’ils font. »

  1. Puis, ils partagèrent ses vêtements

et les tirèrent au sort.


Le peuple restait là à observer.
Les chefs tournaient Jésus en dérision et disaient :

  1. « Il en a sauvé d’autres :

qu’il se sauve lui-même,
s’il est le Messie de Dieu, l’Élu ! »

  1. Les soldats aussi se moquaient de lui ;

s’approchant, ils lui présentaient de la boisson vinaigrée,

en disant :

  1. « Si tu es le roi des Juifs,

sauve-toi toi-même ! »

  1. Il y avait aussi une inscription au-dessus de lui :

« Celui-ci est le roi des Juifs. »


L’un des malfaiteurs suspendus en croix l’injuriait :

  1. « N’es-tu pas le Christ ?

Sauve-toi toi-même, et nous aussi ! »

  1. Mais l’autre lui fit de vifs reproches :
  1. « Tu ne crains donc pas Dieu !

Tu es pourtant un condamné, toi aussi !

Et puis, pour nous, c’est juste :
après ce que nous avons fait,
nous avons ce que nous méritons.
Mais lui, il n’a rien fait de mal. »

  1. Et il disait :
  1. « Jésus, souviens-toi de moi

quand tu viendras dans ton Royaume. »

  1. Jésus lui déclara :

X « Amen, je te le dis :
aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »


  1. C’était déjà environ la sixième heure (c’est-à-dire : midi) ;

l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure,

car le soleil s’était caché.
Le rideau du Sanctuaire se déchira par le milieu.
Alors, Jésus poussa un grand cri :
X « Père, entre tes mains je remets mon esprit. »

  1. Et après avoir dit cela, il expira.

(Ici on fléchit le genou et on s’arrête un instant)


À la vue de ce qui s’était passé,
le centurion rendit gloire à Dieu :

  1. « Celui-ci était réellement un homme juste. »
    1. Et toute la foule des gens qui s’étaient rassemblés pour ce spectacle,

observant ce qui se passait,
s’en retournaient en se frappant la poitrine.

Tous ses amis,
ainsi que les femmes qui le suivaient depuis la Galilée,
se tenaient plus loin pour regarder.


– Acclamons la Parole de Dieu.



Commentaire de Pères, de Docteurs, de Saints


Saint Anselme (1033-1109)

moine, évêque, docteur de l'Église
Méditation sur la Rédemption de l’homme (in Lectures chrétiennes pour notre temps, fiche F38; trad. Orval; © 1973 Abbaye d'Orval)
Médite sur l’amour de ton Rédempteur !


Notre Christ a été mis en croix ; il nous a rachetés par la croix. Telle est, chrétien, la force qui t’a sauvé, telle est la cause de ta liberté, tel est le prix de ta rédemption. Tu étais captif et voilà de quelle manière tu fus racheté. Tu étais esclave, et voilà comment tu fus affranchi. Exilé, tu as été rapatrié ; perdu, tu as été renouvelé ; mort, tu as été ressuscité. Cette vérité, que ton cœur s’en nourrisse, qu’il la rumine, la déguste et s’en imprègne lorsque ta bouche reçoit la chair et le sang de ton Rédempteur. Fais-en durant cette vie ton pain quotidien, ta nourriture et ton viatique ; car c’est par la rédemption, et seulement grâce à elle, que tu demeures dans le Christ, et le Christ en toi, et que dans la vie future ta joie sera complète.


Mais, toi, Seigneur, qui as consenti à la mort pour que je vive, comment me réjouirais-je d’une liberté qui ne m’est venue que grâce à tes liens ? Comment puis-je me féliciter d’un salut que je ne dois qu’à tes souffrances ? Quelle joie trouverais-je en une vie qui ne vient que par la mort ? Vais-je me réjouir de tes tourments et de la cruauté de ceux qui te les ont fait subir, en prétextant que s’ils n’avaient pas agi de la sorte, tu n’aurais pas souffert, et que sans tes souffrances, je n’aurais pas ces biens ? (…) Mais la férocité des hommes n’a certes rien pu faire que tu n’aies librement consenti et tu n’as souffert que parce que tu le voulais dans ta bonté. (…)


Laisse donc, faible créature, la cruauté des hommes au jugement de Dieu et médite sur ce que tu dois à ton Sauveur. Considère ton état intérieur et ce qui t’a été donné ; mesure de quel amour est digne l’auteur de ce bienfait. Regarde ton indigence et sa bonté ; vois quelle action de grâces il faut que tu lui rendes et tout ce que tu dois à son amour.


HOMÉLIE DE SAINT ANDRÉ DE CRÈTE POUR LE DIMANCHE DES RAMEAUX

Lecture patristique de l'office des heures
Gloire au Christ vainqueur de la mort.


Venez, gravissons ensemble le mont des Oliviers ; allons à la rencontre du Christ. Il revient aujourd'hui de Béthanie et il s'avance de son plein gré vers sa sainte et bienheureuse passion, afin de mener à son terme le mystère de notre salut.


Il vient donc, en faisant route vers Jérusalem, lui qui est venu du ciel pour nous, alors que nous étions gisants au plus bas, afin de nous élever avec lui, comme l'explique l'Écriture, au-dessus de toutes les puissances et de toutes les forces qui nous dominent, quel que soit leur nom.


Mais il vient sans ostentation et sans faste. Car, dit le prophète, il ne protestera pas, il ne criera pas, on n'entendra pas sa voix. Il sera doux et humble, il fera modestement son entrée. ~


Alors, courons avec lui qui se hâte vers sa passion, imitons ceux qui allèrent au-devant de lui. Non pas pour répandre sur son chemin, comme ils l'ont fait, des rameaux d'olivier, des vêtements ou des palmes. C'est nous-mêmes qu'il faut abaisser devant lui, autant que nous le pouvons, par l'humilité du cœur et la droiture de l'esprit, afin d'accueillir le Verbe qui vient, afin que Dieu trouve place en nous, lui que rien ne peut contenir.


Car il se réjouit de s'être ainsi montré à nous dans toute sa douceur, lui qui est doux, lui qui monte au-dessus du couchant, c'est-à-dire au-dessus de notre condition dégradée. Il est venu pour devenir notre compagnon, nous élever et nous ramener vers lui par la parole qui nous unit à Dieu.


Bien que, dans cette offrande de notre nature humaine, il soit monté au sommet des cieux, à l'orient, comme dit le psaume, j'estime qu'il l'a fait en vertu de la gloire et de la divinité qui lui appartiennent. En effet, il ne devait pas y renoncer, à cause de son amour pour l'humanité, afin d'élever la nature humaine au-dessus de la terre, de gloire en gloire, et de l'emporter avec lui dans les hauteurs.


C'est ainsi que nous préparerons le chemin au Christ : nous n'étendrons pas des vêtements ou des rameaux inanimés, des branches d'arbres qui vont bientôt se faner, et qui ne réjouissent le regard que peu de temps. Notre vêtement, c'est sa grâce, ou plutôt c'est lui tout entier que nous avons revêtu : Vous tous que le baptême a unis au Christ, vous avez revêtu le Christ. C'est nous-mêmes que nous devons, en guise de vêtements, déployer sous ses pas.


Par notre péché, nous étions d'abord rouges comme la pourpre, mais le baptême de salut nous a nettoyés et nous sommes devenus ensuite blancs comme la laine. Au lieu de branches de palmier, il nous faut donc apporter les trophées de la victoire à celui qui a triomphé de la mort.


Nous aussi, en ce jour, disons avec les enfants, en agitant les rameaux qui symbolisent notre vie : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d'lsraël !


Commentaire de saint Cyrille d'Alexandrie (+ 444) sur le livre d'Isaïe

Le roi qui aime la justice
Commentaire du livre d'Isaïe, 4, 2, PG 70, 967-970


Voici qu'un roi régnera selon la justice, et les chefs gouverneront selon le droit (cf. Is 32,1). Le Verbe, Fils unique de Dieu, a toujours été, avec le Père, le roi de l'univers, et il a mis sous ses pieds toutes les créatures, visibles et invisibles. Mais si un habitant de la terre se dérobait à sa royauté, s'y soustrayait et méprisait son sceptre parce qu'il serait tombé au pouvoir du démon et serait retenu dans les filets du péché, alors ce ministre et ce dispensateur de toute justice le ramènerait sous son joug, car tous ses chemins sont droits.


Ce que nous appelons ses chemins, ce sont les préceptes de l'Évangile grâce auxquels, en recherchant toutes les vertus, en ornant notre tête des joyaux de la piété, nous obtenons la palme de notre vocation céleste. Oui, ces chemins sont droits, il n'y a rien en eux d'oblique ou de tortueux, mais ils sont directs et d'accès facile. Car il est écrit: Le sentier du juste, c'est la droiture, et son chemin a été bien dégagé (cf. Is 26,7). Car si le chemin de la Loi est rude, s'il oblige à traverser quantité de types et de figures, et s'il est d'une difficulté insurmontable, le chemin des préceptes évangéliques est uni et ne présente absolument rien de rocailleux. Donc les chemins du Christ sont droits, et lui-même a construit la cité sainte, l'Église où lui-même habite. En effet, il demeure dans ses saints et nous sommes devenus les temples du Dieu vivant, parce que nous avons le Christ en nous-mêmes, par notre participation à l'Esprit Saint.


Le Christ a donc fondé l'Église, et il est lui-même la pierre de fondation sur laquelle, comme des pierres de grand prix, nous sommes assemblés pour édifier un temple saint, la demeure de Dieu dans l'Esprit. L'Église est absolument indestructible, elle qui a le Christ pour assise et pour base inébranlable. Voici, dit-il, que je pose en Sion une pierre angulaire, une pierre choisie et de grande valeur; celui qui lui donne sa foi ne connaîtra pas la honte (1P 2,6). Quand il a fondé l'Église, le Christ a délivré son peuple de la captivité. En effet, nous qui étions, sur la terre, opprimés par la tyrannie de Satan et du péché, il nous a sauvés et délivrés, il nous a soumis à son propre joug, sans verser ni rançon, ni gratification. Comme le dit son disciple Pierre: Ce qui vous a libérés de la vie sans but que vous meniez à la suite de vos pères, ce n'est pas l'or ni l'argent, car ils seront détruits: c'est le sang précieux du Christ, l'Agneau sans défaut et sans tache (1P 1,18-19). Car il a donné pour nous son propre sang, si bien que nous n'appartenons plus à nous-mêmes, mais à celui qui nous a rachetés et sauvés.


Donc, en bonne justice, ceux qui transgressent la juste règle de la vraie foi sont accusés par la voix des saints de renier le Seigneur qui nous a rachetés.