Créée le dimanche 02 juin 2024
« Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! » (Jn 20, 19-31)
C’était après la mort de Jésus.
Le soir venu, en ce premier jour de la semaine,
alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples
étaient verrouillées par crainte des Juifs,
Jésus vint, et il était là au milieu d’eux.
Il leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté.
Les disciples furent remplis de joie
en voyant le Seigneur.
Jésus leur dit de nouveau :
« La paix soit avec vous !
De même que le Père m’a envoyé,
moi aussi, je vous envoie. »
Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux
et il leur dit :
« Recevez l’Esprit Saint.
À qui vous remettrez ses péchés,
ils seront remis ;
à qui vous maintiendrez ses péchés,
ils seront maintenus. »
Or, l’un des Douze, Thomas,
appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau),
n’était pas avec eux quand Jésus était venu.
Les autres disciples lui disaient :
« Nous avons vu le Seigneur ! »
Mais il leur déclara :
« Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous,
si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous,
si je ne mets pas la main dans son côté,
non, je ne croirai pas ! »
Huit jours plus tard,
les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison,
et Thomas était avec eux.
Jésus vient,
alors que les portes étaient verrouillées,
et il était là au milieu d’eux.
Il dit :
« La paix soit avec vous ! »
Puis il dit à Thomas :
« Avance ton doigt ici, et vois mes mains ;
avance ta main, et mets-la dans mon côté :
cesse d’être incrédule,
sois croyant. »
Alors Thomas lui dit :
« Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Jésus lui dit :
« Parce que tu m’as vu, tu crois.
Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
Il y a encore beaucoup d’autres signes
que Jésus a faits en présence des disciples
et qui ne sont pas écrits dans ce livre.
Mais ceux-là ont été écrits
pour que vous croyiez
que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu,
et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.
Homélie de saint Cyrille d'Alexandrie (+ 444)
Commentaire sur l'évangile de Jean, 12, 22; PG 74, 729-736.
Thomas n'a pas mis longtemps à confesser sa faute, lui qui, peu auparavant, avait été si lent à croire! Huit jours seulement s'étaient écoulés, et le Christ détruisit les objections de son incrédulité en lui montrant les traces des clous et même son côté.
Notre Seigneur Jésus Christ avait merveilleusement traversé les portes verrouillées, tandis qu'un corps épais et terrestre aurait cherché un accès approprié et aurait demandé pour entrer l'espace que demande la taille de chacun. Ensuite, il lui a suffi de découvrir son côté devant Thomas, et de montrer les blessures faites dans sa chair, pour convaincre tout le monde. Car on nous rapporte que Thomas fut le seul à dire: Si je n'avance pas mes mains, si je ne vois pas la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas (Jn 20,25)!
Mais le péché de l'infidélité était en quelque sorte commun à tous, et nous ne constatons pas que l'esprit des autres disciples ait été à l'abri du doute, bien qu'ils aient tous dit: Nous avons vu le Seigneur (Jn, 20,25)! Saint Luc nous écrit à leur sujet: Dans leur joie, ils n'osaient pas encore y croire, et restaient saisis d'étonnement. Il leur dit: Avez-vous ici quelque chose à manger? Ils lui offrirent un morceau de pain grillé. Il le prit et le mangea devant eux (Lc 24,41-43). Vous voyez comment la pensée incrédule n'a pas son siège chez Thomas seulement, mais que le coeur des autres disciples souffrait de la même maladie. <>
Donc l'étonnement rendait les disciples lents à croire. Mais parce que rien ne pouvait excuser l'incrédulité de témoins oculaires, saint Thomas a bien fait de confesser sa foi en disant: Mon Seigneur et mon Dieu. Jésus lui dit: Parce que tu m'as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu (Jn 20,28-29).
Cette parole du Seigneur est pleinement conforme à la miséricordieuse économie de Dieu, et elle peut nous être du plus grand profit. Car ici encore il s'est soucié grandement de nos âmes, parce qu'il est bon, parce qu'il veut que tous les hommes soient sauvés et qu'ils parviennent à connaître la vérité (1Tm 2,4), comme il est écrit. Mais cela peut nous surprendre. Car il devait supporter patiemment Thomas avec ses paroles, ainsi que les autres disciples qui le prenaient pour un esprit et un fantôme. Il devait encore, pour convaincre le monde entier, montrer les marques des clous et l'ouverture du côté. Enfin, de manière surprenante et sans que le besoin l'y contr aigne, il devait prendre de la nourriture, afin de ne laisser aucun motif de douter à ceux qui avaient besoin de ces signes. <>
Celui qui n'a pas vu, mais qui accueille et tient pour vrai ce que l'initiateur aux mystères lui a dit à l'oreille, honore d'une foi remarquable ce que son maître lui a proclamé. Par conséquent, on appelle bienheureux tous ceux qui ont cru grâce à la parole des Apôtres, eux qui ont été témoins oculaires des grandes actions du Christ et serviteurs de la Parole, comme dit saint Luc (Lc 1,2). Car il est nécessaire de les écouter, si nous sommes saisis d'un amour passionné pour la vie éternelle, et si nous attachons le plus grand prix à trouver dans le ciel notre demeure.
Texte alternatif : Homélie de saint Grégoire le Grand (+ 604)
Homélies sur les évangiles, 26, 1-2; PL 76, 1197-1198.
La première question qui frappe notre esprit à la lecture de ce passage de l'Évangile est la suivante: Comment, après la résurrection, le corps du Seigneur fut-il un vrai corps, puisqu'il a pu entrer auprès de ses disciples toutes portes closes? Mais nous devons savoir que l'activité divine n'aurait rien d'étonnant si la raison pouvait la comprendre, et que la foi n'aurait pas de mérite si la raison humaine l'appuyait de son expérience.
Ces oeuvres de notre Rédempteur, qui par elles-mêmes sont absolument incompréhensibles, doivent être jugées à partir d'une autre de ses activités, afin que la foi en des faits étonnants soit soutenue par des faits plus étonnants encore.
Car ce corps du Seigneur qui rejoignait les disciples toutes portes closes, c'est le même qui, à sa naissance, est devenu visible pour nous lorsqu'il sortit, par sa nativité, du sein intact de la Vierge. Alors, quoi d'étonnant s'il est entré portes closes après sa résurrection qui le fera vivre éternellement, alors que, venu pour mourir, il est sorti, sans l'ouvrir, du sein de la Vierge? Mais parce que la foi des témoins doutait à l'égard de ce corps qu'ils pouvaient voir, il leur montra aussitôt ses mains et son côté. Cette chair qu'il avait fait passer à travers les portes fermées, il l'offrit à leur toucher. <>
C'est d'une façon merveilleuse et imprévisible que notre Rédempteur montra un corps devenu, après sa résurrection, à la fois incorruptible et palpable. En le donnant à toucher, il encourageait à croire. Il s'est donc montré et incorruptible et palpable afin de montrer à coup sûr son corps comme relevant, après la résurrection, de la même nature mais d'une autre gloire.
Il leur dit: La paix soit avec vous! De même que le Père m'a envoyé, moi aussi, je vous envoie (Jn 20,21).
C'est-à-dire: comme le Père, qui est Dieu, m'a envoyé, moi qui suis Dieu, de même moi, qui suis homme, je vous envoie, vous qui êtes des hommes.
Le Père a envoyé son Fils, c'est-à-dire qu'il décréta son incarnation pour la rédemption du genre humain. Il voulut qu'il vienne dans le monde pour subir la Passion, et pourtant il aimait ce Fils qu'il envoyait souffrir.
Les Apôtres de son choix, le Seigneur Jésus ne les a pas envoyés vers les joies du monde. Mais, comme lui-même avait été envoyé, il les envoya aux souffrances que le monde leur infligerait.
Donc, parce que le Fils est aimé du Père, et cependant est envoyé à la Passion, de même les disciples sont aimés du Seigneur, et cependant sont envoyés dans le monde pour y subir la Passion. C'est ce qui lui fait dire: Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie. Cela signifie: lorsque je vous envoie vers les attaques des persécuteurs, je vous aime du même amour dont le Père m'aime, moi qu'il a envoyé au-devant des souffrances.
Sainte Faustine Kowalska (1905-1938) religieuse
Petit journal, § 1298 (Petit journal, la Miséricorde divine dans mon âme ; trad. Apostolat de la Miséricorde divine ; Parole et Dialogue, 2002, p. 437 ; rev.)
Annonce, mon âme, la miséricorde de Dieu !
Montre-moi, mon Dieu, Ta miséricorde,
Selon la pitié du Cœur de Jésus.
Entends mes soupirs et mes prières,
Et les larmes d’un cœur contrit.
Ô Dieu tout-puissant, toujours miséricordieux,
Ta pitié n’est jamais épuisée,
Bien que ma misère ait l’immensité de la mer,
J’ai une absolue confiance en la miséricorde du Seigneur.
Ô Trinité éternelle, Dieu de bonté à jamais,
Ta pitié n’est jamais calculée,
J’ai donc confiance en l’océan de Ta miséricorde
Et je Te perçois, Seigneur, bien qu’un voile m’isole.
Que la toute-puissance de Ta miséricorde, ô Seigneur,
Soit glorifiée par le monde entier,
Que Sa gloire ne cesse à jamais,
Annonce, mon âme, avec ardeur la miséricorde de Dieu.